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Ménopause 2025 : 25 Propositions du Rapport Parlementaire

Traitement de la Ménopause en 2025 : Les 25 Propositions Révolutionnaires du Nouveau Rapport Parlementaire

Illustration d’une femme politique présentant un rapport sur la ménopause au Parlement (image illustrative uniquement)

La ménopause, cette étape naturelle dans la vie d'une femme, a longtemps été entourée de tabous, de non-dits et d'une prise en charge médicale insuffisante. En France, où 17,2 millions de femmes sont concernées, cette réalité est en train de changer radicalement grâce à un rapport parlementaire historique publié le 9 avril 2025. Ce document de 177 pages, fruit de six mois de travail intensif, propose 25 mesures concrètes pour révolutionner le traitement de la ménopause et son accompagnement global.

Introduction

Alors que 87% des femmes ménopausées présentent au moins un symptôme et que 25% souffrent de troubles sévères, la société française commence enfin à prendre conscience de l'importance d'une prise en charge adaptée. Ce changement de paradigme intervient dans un contexte où seulement 2,5% des femmes concernées bénéficient d'un traitement hormonal, un chiffre bien inférieur aux estimations précédentes et qui témoigne d'un déficit d'information et d'accompagnement.

La députée Stéphanie Rist, autrice de ce rapport remis aux ministres Catherine Vautrin, Yannick Neuder et Aurore Bergé, affirme sans détour : "Il n'y aura pas d'égalité entre les hommes et les femmes tant que la ménopause reste un tabou". Cette déclaration forte pose les bases d'une nouvelle approche, où la ménopause n'est plus reléguée à la sphère privée mais devient un véritable enjeu de santé publique et d'égalité.

Les propositions du rapport s'articulent autour de trois axes majeurs : l'information et l'écoute des femmes, l'amélioration de l'accompagnement médical, et la prise en compte de la ménopause dans le milieu professionnel. Ces mesures, qualifiées de "pragmatiques, chiffrées et applicables d'ici deux ans" par leur autrice, visent à transformer profondément le parcours des femmes ménopausées en France.

Dans cet article, nous analyserons en détail les principales recommandations de ce rapport novateur et leurs implications pour les millions de femmes concernées. Nous explorerons également l'état actuel du traitement hormonal de la ménopause en 2025, les nouvelles approches thérapeutiques, et les conseils pratiques pour naviguer cette étape de vie avec sérénité et soutien.

Le rapport parlementaire 2025 : une avancée majeure

Illustration d’un rapport de santé publique avec stéthoscope sur un bureau (image illustrative uniquement)

Le rapport "La ménopause en France : 25 propositions pour enfin trouver le chemin de l'action" représente une avancée sans précédent dans la reconnaissance et la prise en charge de la ménopause. Publié le 9 avril 2025, ce document de 177 pages est le fruit d'un travail méthodique et approfondi mené par la députée Stéphanie Rist, elle-même médecin de formation.

Pour élaborer ce rapport, 139 personnes ont été auditionnées, représentant un large éventail d'expertises : médecins gynécologues, endocrinologues, médecins généralistes, sages-femmes, chercheurs, associations de patientes, représentants d'entreprises et experts internationaux. En parallèle, une vaste consultation a été menée auprès de 2 149 femmes qui ont partagé leurs témoignages, leurs parcours et leurs difficultés face à la ménopause.

Une démarche inédite pour briser le tabou

Ce qui distingue ce rapport des précédentes initiatives, c'est sa volonté affirmée de briser le silence qui entoure la ménopause. Comme le souligne Stéphanie Rist : "La ménopause est invisible dans les politiques de santé publique et dans la société. [...] Il ne viendrait à l'idée de personne de traiter la grossesse comme s'il s'agissait d'un tabou, pourtant c'est exactement ce qui est réservé à la ménopause."

Cette comparaison avec la grossesse est particulièrement éclairante : les deux sont des étapes naturelles dans la vie d'une femme, mais l'une bénéficie d'un suivi médical structuré et d'une reconnaissance sociale, tandis que l'autre reste souvent dans l'ombre, malgré son impact considérable sur la qualité de vie et la santé.

Un rapport aux ambitions concrètes

L'originalité de ce rapport réside également dans son caractère opérationnel. Les 25 propositions qu'il contient sont décrites comme "pragmatiques, chiffrées, applicables" d'ici à deux ans. Cette volonté d'aboutir à des actions concrètes et rapides témoigne d'une prise de conscience de l'urgence de la situation.

Le rapport aborde la ménopause dans toutes ses dimensions : médicale bien sûr, avec une attention particulière portée au traitement hormonal et aux alternatives thérapeutiques, mais aussi sociale, professionnelle et psychologique. Cette approche holistique marque une rupture avec la vision purement médicale qui prévalait jusqu'alors.

Enfin, le rapport s'inscrit dans une dynamique internationale, s'inspirant notamment des initiatives menées au Royaume-Uni, en Espagne ou au Japon, où la prise en charge de la ménopause a connu des avancées significatives ces dernières années. Cette ouverture aux bonnes pratiques étrangères enrichit considérablement les propositions et leur donne une dimension universelle.

Chiffres clés sur la ménopause en France

Illustration de graphiques et données statistiques sur la ménopause en France (image illustrative uniquement)

Pour comprendre l'ampleur du sujet et l'importance des mesures proposées, il est essentiel de s'appuyer sur des données chiffrées. Le rapport parlementaire révèle plusieurs statistiques frappantes qui mettent en lumière la réalité de la ménopause en France en 2025.

Une réalité démographique massive

En 2025, la France compte 17,2 millions de femmes âgées de plus de 45 ans, soit environ la moitié de la population féminine. Ces femmes sont soit en phase de périménopause, soit ménopausées, soit en postménopause. Ce chiffre considérable souligne l'importance d'une politique de santé publique adaptée à cette réalité démographique.

Prévalence et sévérité des symptômes

Parmi les femmes concernées par la ménopause :

  • 87% présentent au moins un symptôme lié à la ménopause
  • 25% souffrent de troubles sévères qui impactent significativement leur qualité de vie
  • 50% se sentent angoissées à l'idée d'aborder ce sujet, illustrant la persistance du tabou

Ces chiffres contredisent l'idée reçue selon laquelle la ménopause serait une étape anodine pour la majorité des femmes. Au contraire, ils montrent qu'une grande proportion d'entre elles fait face à des défis réels qui méritent une attention médicale et sociale.

Le traitement hormonal en chute libre

L'un des chiffres les plus surprenants du rapport concerne le traitement hormonal de la ménopause (THM). En 2024, seulement 2,5% des femmes ménopausées en France ont bénéficié d'un tel traitement. Ce pourcentage est nettement inférieur aux estimations précédentes qui l'évaluaient à environ 6%.

Cette chute drastique par rapport au début des années 2000 s'explique en grande partie par les controverses qui ont entouré le THM suite à la publication d'études contestées sur ses risques potentiels. Le rapport souligne que ces études, souvent basées sur des traitements différents de ceux utilisés en France, ont créé une méfiance excessive et privé de nombreuses femmes d'un traitement qui aurait pu améliorer significativement leur qualité de vie.

Impact professionnel alarmant

Le rapport cite également des données internationales, notamment du Royaume-Uni, où 10% des femmes déclarent avoir démissionné de leur emploi en raison des symptômes liés à la ménopause. Bien qu'aucune étude équivalente n'existe en France, ces chiffres suggèrent un impact économique et professionnel considérable.

De même, le rapport évoque le coût économique du défaut de prise en charge de la ménopause, estimé à 11,6 milliards d'euros par an au Japon. L'absence de données similaires en France est pointée comme une lacune à combler rapidement pour mesurer l'ampleur réelle du problème.

Inégalités sociales et territoriales

Le rapport met également en lumière d'importantes disparités dans l'accès aux soins et aux traitements. Le THM est ainsi "bien davantage prescrit dans les départements les plus riches", révélant des inégalités sociales et territoriales préoccupantes dans la prise en charge de la ménopause.

Ces chiffres constituent la base factuelle sur laquelle s'appuient les 25 propositions du rapport, visant à transformer radicalement l'approche de la ménopause en France.

Traitement hormonal de la ménopause : état des lieux en 2025

Illustration de traitements hormonaux posés sur une table médicale (image illustrative uniquement)

Le traitement hormonal de la ménopause (THM) reste au cœur des débats et des préoccupations en 2025. Le rapport parlementaire dresse un état des lieux précis de la situation actuelle et propose une approche renouvelée de cette option thérapeutique.

Un traitement sous-utilisé malgré son efficacité

Le constat est sans appel : avec seulement 2,5% des femmes ménopausées bénéficiant d'un THM en France en 2024, ce traitement apparaît comme largement sous-utilisé. Ce chiffre, inférieur aux estimations précédentes de 6%, révèle l'ampleur de la désaffection pour cette option thérapeutique, pourtant reconnue comme efficace pour soulager de nombreux symptômes de la ménopause.

Cette situation paradoxale s'explique en grande partie par les controverses qui ont entouré le THM au début des années 2000, suite à la publication d'études, notamment américaines, suggérant une augmentation des risques de cancer du sein. Comme le souligne le rapport, ces études présentaient des limites méthodologiques importantes et concernaient des traitements différents de ceux utilisés en France, mais leur impact médiatique a été considérable et durable.

Dépasser le clivage "pro" ou "anti" hormones

Face à cette situation, le rapport appelle à "dépasser le débat 'pro-' ou 'anti-' hormones" en établissant "des recommandations claires, s'appuyant sur l'ensemble des thérapeutiques reconnues comme efficaces". Cette approche pragmatique vise à sortir d'une vision binaire qui a longtemps dominé les discussions sur le THM.

La Haute Autorité de Santé (HAS) est ainsi chargée de formuler des recommandations actualisées "d'ici mi-2026", qui serviront de référence commune à tous les professionnels de santé. Ces recommandations devront intégrer les dernières avancées scientifiques et proposer une vision nuancée des bénéfices et des risques du THM, adaptée à chaque profil de patiente.

Élargissement des prescripteurs

Pour faciliter l'accès au THM lorsqu'il est indiqué, le rapport propose que les sages-femmes puissent le prescrire "pour les cas non complexes, sous conditions de formation et de parcours coordonné". Cette mesure vise à pallier les difficultés d'accès aux gynécologues, particulièrement dans certaines régions sous-dotées en professionnels de santé.

Cette proposition s'inscrit dans une tendance plus large de délégation de certains actes médicaux aux sages-femmes, dont les compétences en matière de santé des femmes sont de plus en plus reconnues. Elle permettrait d'élargir significativement le nombre de professionnels habilités à prescrire un THM, tout en garantissant la qualité et la sécurité des soins grâce à des formations spécifiques.

Inégalités sociales et territoriales dans l'accès au THM

Le rapport met également en lumière d'importantes disparités dans l'accès au THM. Celui-ci est "bien davantage prescrit dans les départements les plus riches", révélant des inégalités sociales et territoriales préoccupantes.

Ces inégalités s'expliquent par plusieurs facteurs : concentration des gynécologues dans certaines zones urbaines, meilleur accès à l'information pour les femmes issues de milieux favorisés, différences dans les pratiques de prescription selon les territoires. Le rapport propose plusieurs mesures pour réduire ces disparités, notamment en intégrant la ménopause dans les priorités des Agences régionales de santé (ARS) et en développant des actions d'information ciblées vers les populations les plus éloignées du système de soins.

Vers une approche personnalisée du traitement

Au-delà du THM, le rapport insiste sur la nécessité d'une approche personnalisée du traitement de la ménopause, intégrant l'ensemble des options thérapeutiques disponibles : traitements locaux, alternatives non hormonales, approches complémentaires (activité physique adaptée, nutrition, gestion du stress...).

Cette vision holistique du traitement s'inscrit dans la logique du "parcours individualisé de la ménopause" (PIM) proposé par le rapport, qui vise à offrir à chaque femme une prise en charge adaptée à sa situation spécifique, ses symptômes, ses facteurs de risque et ses préférences personnelles.

Les 25 propositions pour révolutionner la prise en charge

Illustration de 25 propositions représentées par des icônes médicales sur un tableau (image illustrative uniquement)

Le rapport parlementaire présente 25 propositions concrètes pour transformer la prise en charge de la ménopause en France. Ces recommandations s'articulent autour de trois axes principaux : l'information et l'écoute des femmes, l'amélioration de l'accompagnement médical, et la prise en compte de la ménopause dans le milieu professionnel.

Axe 1 : Informer et écouter les femmes

Les premières propositions visent à briser le tabou qui entoure encore la ménopause et à améliorer l'information disponible :

  • Intégrer l'éducation sur la ménopause dès le collège, pour que les jeunes générations grandissent avec une vision décomplexée de cette étape de la vie
  • Lancer une campagne nationale d'information sur la ménopause, ses symptômes et les options de prise en charge
  • Créer un site internet officiel dédié à la ménopause, regroupant des informations fiables et actualisées, sous l'égide du HAS ou du service-public.fr
  • Soutenir les associations de patientes (comme Femmes et Ménopause) et les initiatives locales d'information et d'entraide
  • Encourager la recherche sur la ménopause, notamment sur ses aspects psychosociaux et son impact économique, en lien avec des organismes tels que l’Inserm

Ces mesures visent à changer le regard de la société sur la ménopause et à donner aux femmes les moyens de mieux comprendre et anticiper cette étape de leur vie.

Axe 2 : Améliorer l'accompagnement médical

Le deuxième axe concerne la prise en charge médicale de la ménopause, avec des propositions visant à la rendre plus accessible et plus adaptée :

  • Créer un parcours individualisé de la ménopause (PIM) pluridisciplinaire, coordonnant l'action des différents professionnels de santé
  • Instaurer une consultation longue dédiée à la ménopause, pour permettre un bilan complet à partir de 45 ans
  • Autoriser les sages-femmes à prescrire des traitements hormonaux pour les cas non complexes, après une formation spécifique (voir la position du Collège National des Sages-Femmes)
  • Demander à la Haute Autorité de Santé d'établir des recommandations claires sur les traitements de la ménopause d'ici mi-2026
  • Soutenir les initiatives locales de centres spécialisés ou de consultations pluridisciplinaires, à l’image de certains projets pilotes en Île-de-France ou à Lyon
  • Intégrer la ménopause dans les priorités des Agences régionales de santé (ARS)
  • Renforcer la formation des professionnels de santé sur la ménopause, tant dans la formation initiale que continue (notamment via les programmes du Conseil National Professionnel de Médecine Générale)
  • Améliorer le remboursement des traitements et des consultations liés à la ménopause, en lien avec l’Assurance Maladie

Ces propositions visent à structurer un parcours de soins aujourd'hui souvent chaotique et à garantir un accès équitable à une prise en charge de qualité sur l'ensemble du territoire.

Axe 3 : Prendre en compte la ménopause au travail

Le troisième axe, particulièrement novateur, concerne l'adaptation du monde du travail aux réalités de la ménopause :

  • Intégrer l'enjeu de la ménopause dans la visite médicale de mi-carrière, à 45 ans
  • Créer un guide "Ménopause sur le lieu de travail" à destination des manageurs et des salariés, inspiré des initiatives britanniques (UK Government Guidance)
  • Encourager l'élaboration d'un diagnostic suivi d'un plan d'adaptation des conditions de travail à l'échelle de chaque établissement
  • Former les médecins du travail et les responsables RH aux spécificités de la ménopause (via des modules avec l’ANACT)
  • Expérimenter un congé ménopause dans certaines collectivités publiques
  • Évaluer le coût économique du défaut de prise en charge de la ménopause en France (notamment en lien avec le CepiDc-Inserm)
  • Intégrer pleinement la ménopause dans les politiques d'égalité professionnelle et de qualité de vie au travail

Ces mesures visent à adapter l'environnement professionnel aux besoins spécifiques des femmes ménopausées, afin d'éviter les situations où elles se voient contraintes de renoncer à des opportunités professionnelles ou de quitter leur emploi en raison de symptômes non pris en charge.

L'ensemble de ces 25 propositions forme un plan d'action cohérent et ambitieux, qui aborde la ménopause dans toutes ses dimensions et propose des solutions concrètes pour améliorer significativement la situation des femmes concernées.

Le parcours individualisé de la ménopause (PIM)

L'une des propositions phares du rapport parlementaire est la création d'un "parcours individualisé de la ménopause" (PIM). Ce dispositif novateur vise à offrir à chaque femme un accompagnement sur mesure, adapté à sa situation spécifique, ses symptômes et ses préférences.

Principes et objectifs du PIM

Le PIM repose sur plusieurs principes fondamentaux :

  • Une approche pluridisciplinaire, impliquant différents professionnels de santé (médecin généraliste, gynécologue, sage-femme, endocrinologue, psychologue, etc.)
  • Une coordination renforcée entre ces professionnels, pour assurer la cohérence du parcours
  • Une prise en compte globale de la santé de la femme, au-delà des seuls aspects gynécologiques
  • Une attention particulière aux facteurs de risque individuels (cardiovasculaires, ostéoporose, etc.)
  • Un respect des préférences et des choix de la femme concernant les options thérapeutiques

L'objectif du PIM est de sortir d'une approche standardisée de la ménopause pour proposer un accompagnement véritablement personnalisé, tenant compte de la diversité des expériences et des besoins.

La consultation longue, pierre angulaire du PIM

Au cœur du PIM se trouve la proposition d'instaurer une consultation longue dédiée à la ménopause. Cette consultation, qui pourrait être proposée aux femmes à partir de 45 ans, permettrait de réaliser un bilan complet de santé et d'aborder sereinement toutes les questions liées à la ménopause.

Comme l'explique Stéphanie Rist dans son interview sur Le Point : "Une consultation longue permettrait de faire un bilan à 360 degrés, d'identifier les facteurs de risque – comme le tabac, le régime alimentaire, la sédentarité… – et de proposer des solutions adaptées, qu'elles soient médicales ou non. C'est aussi une manière de redonner confiance aux femmes et de leur montrer qu'elles ne sont pas seules à ce moment-là."

Cette consultation pourrait être intégrée dans la prochaine négociation de l'avenant à la convention entre médecins libéraux et l’Assurance Maladie, afin d'en assurer le financement et la pérennité.

Un réseau de professionnels formés

Pour que le PIM soit efficace, il est essentiel que les professionnels de santé impliqués soient correctement formés aux spécificités de la ménopause. Le rapport propose donc de renforcer la formation sur ce sujet, tant dans le cursus initial des médecins, sages-femmes et autres professionnels de santé que dans le cadre de la formation continue.

Cette formation devra s'appuyer sur les recommandations actualisées de la Haute Autorité de Santé (HAS), attendues pour mi-2026, afin que tous les professionnels disposent d'un socle commun de connaissances et de pratiques.

Le rapport encourage également le développement de centres spécialisés ou de consultations pluridisciplinaires dédiées à la ménopause, sur le modèle de ce qui existe déjà dans certains hôpitaux ou cliniques. Ces structures pourraient servir de points de référence pour les cas complexes et contribuer à la diffusion des bonnes pratiques.

Un parcours adapté aux spécificités territoriales

Le rapport souligne l'importance d'adapter le PIM aux réalités territoriales, notamment dans les zones sous-dotées en professionnels de santé. Dans ces territoires, le rôle des sages-femmes et des infirmières en pratique avancée pourrait être renforcé, et des solutions de télémédecine pourraient être développées pour faciliter l'accès aux spécialistes.

Les Agences régionales de santé (ARS) auraient un rôle clé à jouer dans cette adaptation territoriale, en intégrant la ménopause dans leurs priorités et en finançant des actions spécifiques d'information, de prévention et de prise en charge.

Un suivi dans la durée

Enfin, le PIM ne se limiterait pas à une intervention ponctuelle mais proposerait un suivi dans la durée, tenant compte de l'évolution des symptômes et des besoins au fil du temps. Ce suivi pourrait s'appuyer sur des outils numériques (applications, téléconsultations) pour faciliter les échanges entre la patiente et les professionnels de santé.

Cette dimension temporelle est essentielle, car la ménopause n'est pas un événement isolé mais un processus qui s'étend sur plusieurs années, avec des phases et des manifestations variables selon les femmes.

La ménopause en milieu professionnel

Illustration d’une discussion entre femme et RH sur la ménopause au travail (image illustrative uniquement)

L'un des aspects les plus novateurs du rapport parlementaire concerne la prise en compte de la ménopause dans le monde du travail. Cette dimension, souvent négligée, est pourtant cruciale pour de nombreuses femmes qui doivent concilier symptômes de la ménopause et exigences professionnelles.

Un impact professionnel significatif

Le rapport s'appuie sur des données internationales, notamment britanniques, qui révèlent l'ampleur de l'impact de la ménopause sur la vie professionnelle des femmes. Au Royaume-Uni, une étude a montré qu'une femme sur cinq prend des jours de congé en raison de symptômes liés à la ménopause, et qu'une sur dix démissionne de son poste.

Bien qu'aucune étude équivalente n'existe en France, ces chiffres suggèrent un impact économique et professionnel considérable. Comme le souligne le rapport : "Ainsi s'accommode-t-on que des femmes refusent une promotion, quittent leur emploi ou partent en retraite anticipée, avec des coûts importants pour les entreprises".

Les symptômes qui affectent le plus la vie professionnelle sont les troubles du sommeil, la fatigue, les bouffées de chaleur, les difficultés de concentration et les troubles de l'humeur. Même s'ils sont souvent transitoires, ces symptômes peuvent significativement altérer les performances professionnelles et le bien-être au travail.

Des propositions concrètes pour les employeurs

Face à ce constat, le rapport formule plusieurs recommandations à destination des employeurs :

  • Intégrer l'enjeu de la ménopause dans la visite médicale de mi-carrière, à 45 ans, pour permettre une détection précoce des difficultés et la mise en place de solutions adaptées
  • Créer un guide "Ménopause sur le lieu de travail" à destination des manageurs et des salariés, pour sensibiliser l'ensemble des acteurs de l'entreprise, en s'inspirant par exemple des recommandations du UK Government Guidance
  • Encourager l'élaboration d'un diagnostic suivi d'un plan d'adaptation des conditions de travail à l'échelle de chaque établissement
  • Former les médecins du travail, les responsables RH et les manageurs aux spécificités de la ménopause (par exemple via des modules de formation proposés par l’ANACT)

Ces mesures visent à créer un environnement de travail plus inclusif et adapté aux besoins des femmes ménopausées, sans pour autant les stigmatiser ou les réduire à leur condition.

L'expérimentation d'un congé ménopause

L'une des propositions les plus audacieuses du rapport est l'expérimentation d'un congé ménopause dans certaines collectivités publiques. Ce dispositif, déjà mis en place dans quelques entreprises ou pays étrangers, permettrait aux femmes souffrant de symptômes particulièrement invalidants de bénéficier d'un temps de repos sans pénalisation financière ou professionnelle.

Consciente des risques potentiels de discrimination, Stéphanie Rist précise dans son interview au Point : "Nous proposons d'expérimenter ce congé avec un cadre juridique stable dans certaines collectivités publiques pour évaluer son impact. L'objectif n'est pas de stigmatiser les femmes, mais de leur offrir une solution temporaire pour mieux gérer les symptômes les plus invalidants."

Cette expérimentation permettrait d'évaluer les bénéfices et les limites d'un tel dispositif avant d'envisager sa généralisation éventuelle.

Intégration dans les politiques d'égalité professionnelle

Plus largement, le rapport appelle à intégrer pleinement la ménopause dans les politiques d'égalité professionnelle et de qualité de vie au travail. Il souligne que les débats actuels sur l'emploi des seniors, la qualité de vie au travail ou la retraite font souvent "l'impasse" sur la ménopause, alors qu'elle constitue un facteur déterminant pour de nombreuses femmes.

Cette intégration pourrait passer par plusieurs canaux :

  • L'inclusion de la ménopause dans les accords d'entreprise sur l'égalité professionnelle
  • La prise en compte de cette dimension dans les index d'égalité femmes-hommes
  • Le développement d'actions de sensibilisation et de formation au sein des entreprises
  • L'adaptation des conditions de travail (horaires flexibles, télétravail, aménagement des espaces...)

L'objectif est de faire de la ménopause un sujet légitime dans le monde professionnel, au même titre que d'autres étapes de la vie comme la grossesse ou la parentalité, qui bénéficient déjà d'une reconnaissance et d'aménagements spécifiques.

Recommandations pratiques pour les femmes

Illustration de femmes pratiquant le yoga, mangeant sainement et consultant un médecin (image illustrative uniquement)

Au-delà des propositions institutionnelles, le rapport parlementaire et les experts auditionnés formulent plusieurs recommandations pratiques à destination des femmes confrontées à la ménopause. Ces conseils visent à les aider à traverser cette période avec le maximum de sérénité et de bien-être.

S'informer et briser le silence

La première recommandation, et peut-être la plus importante, est de s'informer sur la ménopause et ses manifestations. Connaître les symptômes possibles, leur évolution et les options de prise en charge permet de mieux appréhender cette étape et de réduire l'anxiété qui peut l'accompagner. Il est aussi conseillé de consulter des ressources fiables, comme celles proposées par la Haute Autorité de Santé (HAS), pour obtenir des informations validées.

Il est également essentiel de briser le silence qui entoure souvent ce sujet. Parler de la ménopause avec son entourage (partenaire, famille, amies), mais aussi avec les professionnels de santé, permet de sortir de l'isolement et de trouver du soutien. Le rapport indique qu'une femme sur deux hésite à aborder ce sujet avec son partenaire, renforçant ainsi le sentiment de solitude face aux symptômes.

Consulter sans attendre

Le rapport recommande vivement de consulter un professionnel de santé dès l'apparition des premiers signes de la périménopause, sans attendre que les symptômes deviennent invalidants. Une première consultation permet d'établir un suivi personnalisé et de mettre en place, si nécessaire, un traitement adapté.

Plusieurs options sont possibles pour cette première consultation :

  • Le médecin généraliste, qui pourra orienter vers un spécialiste si nécessaire
  • Un gynécologue, particulièrement indiqué pour les questions liées aux traitements hormonaux
  • Une sage-femme, dont les compétences en matière de santé des femmes sont de plus en plus reconnues

L'essentiel est de choisir un professionnel avec lequel on se sent à l'aise pour aborder ces questions intimes, et de ne pas hésiter à demander un second avis en cas de doute.

Explorer les options thérapeutiques

Face aux symptômes de la ménopause, plusieurs options thérapeutiques existent. Il est important de les explorer pour déterminer celle qui convient le mieux à chaque situation :

  • Le traitement hormonal de la ménopause (THM), largement reconnu pour soulager des symptômes tels que les bouffées de chaleur et les troubles du sommeil. Pour en savoir plus sur les recommandations actuelles, consultez les informations de la Haute Autorité de Santé.
  • Les traitements locaux (crèmes, ovules vaginaux) ciblant spécifiquement la sécheresse vaginale ou les infections urinaires récurrentes.
  • Les alternatives non hormonales, telles que la phytothérapie ou les compléments alimentaires, qui peuvent atténuer certains symptômes légers à modérés.
  • Les approches complémentaires, notamment l'acupuncture, la sophrologie ou l'hypnose, qui, selon certaines études, offrent un soutien pour divers symptômes.

L'important est de discuter ouvertement de ces options avec son médecin, en tenant compte de ses antécédents et de ses préférences personnelles.

Adopter un mode de vie adapté

Au-delà des traitements médicaux, certaines adaptations du mode de vie peuvent aider à atténuer les symptômes de la ménopause et à préserver sa santé sur le long terme :

  • Suivre une alimentation équilibrée, riche en calcium, en vitamine D et en protéines, pour prévenir l'ostéoporose. Pour des conseils nutritionnels, vous pouvez consulter MangerBouger.fr.
  • Pratiquer une activité physique régulière pour maintenir la masse musculaire, préserver la densité osseuse et réguler l'humeur.
  • Utiliser des techniques de gestion du stress, comme la méditation, le yoga ou des exercices de respiration, qui sont reconnues pour réduire l'anxiété et améliorer le sommeil.
  • Limiter certains facteurs aggravants (alcool, caféine, aliments épicés) susceptibles d'intensifier les bouffées de chaleur.
  • Adopter une bonne hygiène de sommeil, particulièrement importante en cette période où les troubles du sommeil sont fréquents.

Ces mesures non médicamenteuses, mises en place en complément d'un suivi médical, permettent de mieux gérer les symptômes et d'améliorer la qualité de vie.

Anticiper les impacts professionnels

Enfin, le rapport recommande aux femmes d'anticiper les éventuels impacts de la ménopause sur leur vie professionnelle. Il est important de ne pas hésiter à demander des aménagements si nécessaire :

  • Discuter avec le médecin du travail lors de la visite de mi-carrière ou demander une consultation spécifique.
  • Envisager des adaptations du poste de travail ou des horaires en cas de symptômes invalidants.
  • Se renseigner sur les politiques de l'entreprise concernant la santé des femmes et la qualité de vie au travail.
  • Consulter les représentants du personnel ou des référents en égalité si des difficultés apparaissent.

L'objectif est de préserver sa santé et son bien-être professionnel, sans que la ménopause ne constitue un frein aux opportunités de carrière.

FAQ sur le traitement de la ménopause en 2025

Quels sont les principaux symptômes de la ménopause qui nécessitent un traitement ?

Les symptômes de la ménopause varient considérablement d'une femme à l'autre, tant dans leur nature que dans leur intensité. Ceux qui justifient le plus souvent un traitement sont les bouffées de chaleur sévères, les sueurs nocturnes perturbant le sommeil, la sécheresse vaginale douloureuse, les troubles de l'humeur importants (anxiété, irritabilité, dépression) et les douleurs articulaires invalidantes. D'autres symptômes comme les maux de tête, les palpitations ou les troubles de la concentration peuvent également nécessiter une prise en charge. L'impact de ces symptômes sur la qualité de vie est le principal critère pour déterminer si un traitement est nécessaire. Pour en savoir plus sur les manifestations de la ménopause, consultez la page dédiée sur le site de la Haute Autorité de Santé (HAS).

Le traitement hormonal de la ménopause est-il dangereux ?

Contrairement à certaines idées reçues, le traitement hormonal de la ménopause (THM) présente un rapport bénéfice/risque favorable pour de nombreuses femmes, particulièrement lorsqu'il est initié tôt après l'apparition des premiers symptômes. Les études récentes, notamment celles validées par la HAS, indiquent que les risques ont été surestimés par le passé en raison de méthodologies contestables. Toutefois, comme tout traitement, le THM doit être prescrit après une évaluation personnalisée des antécédents et des facteurs de risque.

Quelles sont les alternatives au traitement hormonal ?

Pour les femmes qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas recourir au THM, plusieurs alternatives existent. Les traitements locaux (crèmes, ovules vaginaux) sont efficaces pour les symptômes spécifiques comme la sécheresse vaginale. Par ailleurs, certains médicaments non hormonaux (antidépresseurs à faible dose, gabapentine) peuvent atténuer les bouffées de chaleur. La phytothérapie, avec des produits tels que le soja ou l'actée à grappes noires, montre des résultats variables. Enfin, des approches complémentaires comme l'acupuncture, l'hypnose ou la sophrologie, ainsi que des modifications du mode de vie, constituent des alternatives intéressantes. Pour approfondir ces options, consultez les recommandations de la Haute Autorité de Santé.

Comment savoir si je suis en périménopause ou en ménopause ?

La périménopause est la période de transition qui précède la ménopause et se caractérise par l'irrégularité des cycles menstruels et l'apparition progressive de symptômes tels que les bouffées de chaleur. La ménopause est diagnostiquée après 12 mois consécutifs sans règles. En cas de doute, il est recommandé de consulter un professionnel de santé qui pourra évaluer la situation, éventuellement avec des dosages hormonaux (FSH, estradiol), bien que ces tests ne soient pas systématiques. Pour plus d'informations sur le diagnostic, consultez le site de l’Assurance Maladie.

La ménopause augmente-t-elle les risques pour ma santé à long terme ?

La diminution des œstrogènes liée à la ménopause peut augmenter certains risques pour la santé à long terme, notamment l'ostéoporose, les maladies cardiovasculaires et certains impacts cognitifs. Ces risques varient selon les antécédents personnels, le mode de vie et l'âge de survenue de la ménopause. Une ménopause précoce est généralement associée à des risques plus élevés. Cependant, une prise en charge adaptée, incluant traitement médical, alimentation équilibrée et activité physique, peut significativement réduire ces risques. Pour en savoir plus sur les impacts à long terme, consultez un article validé par l'Inserm.

Le saviez-vous ?

Contrairement à une idée reçue tenace, le traitement hormonal de la ménopause utilisé en France est très différent de celui qui a fait l'objet d'études controversées aux États-Unis au début des années 2000. Les préparations françaises utilisent majoritairement de l'estradiol par voie cutanée (gel, patch) et de la progestérone micronisée, alors que les études américaines portaient sur des estrogènes équins conjugués par voie orale et sur de la médroxyprogestérone, des molécules aux profils de risque bien différents. Cette distinction fondamentale explique en grande partie pourquoi les recommandations actuelles sont beaucoup plus favorables au THM qu'elles ne l'étaient il y a vingt ans. Le rapport parlementaire de 2025 souligne d'ailleurs que la chute drastique de l'utilisation du THM en France (seulement 2,5% des femmes ménopausées) est en grande partie due à une méconnaissance de ces différences et à une persistance de craintes aujourd'hui largement nuancées par la science. Pour plus d'informations, consultez également les recommandations de la Haute Autorité de Santé.

Conclusion

Le rapport parlementaire sur la ménopause publié en avril 2025 marque un tournant décisif dans la prise en charge de cette étape incontournable de la vie des femmes en France. Avec ses 25 propositions concrètes et applicables à court terme, il pose les bases d'une approche renouvelée, qui considère la ménopause non plus comme un tabou à dissimuler mais comme un enjeu de santé publique et d'égalité entre les femmes et les hommes.

L'état des lieux dressé par ce rapport est sans appel : avec 17,2 millions de femmes concernées, dont 87% présentent au moins un symptôme et 25% des troubles sévères, la ménopause ne peut plus être reléguée aux marges des politiques de santé. Le chiffre particulièrement frappant de 2,5% de femmes bénéficiant d'un traitement hormonal témoigne d'un déficit d'information et d'accompagnement qui pénalise de nombreuses femmes dans leur qualité de vie, leur santé et leur parcours professionnel.

Les trois axes d'action proposés – informer et écouter les femmes, améliorer l'accompagnement médical, et prendre en compte la ménopause au travail – dessinent une stratégie globale et cohérente. Le "parcours individualisé de la ménopause" (PIM), avec sa consultation longue dédiée et sa coordination pluridisciplinaire, pourrait transformer radicalement l'expérience des femmes face à cette transition.

L'approche du traitement hormonal de la ménopause proposée dans le rapport est particulièrement bienvenue, appelant à "dépasser le débat 'pro-' ou 'anti-' hormones" pour se concentrer sur des recommandations claires et actualisées, tenant compte des dernières avancées scientifiques. La proposition d'élargir les prescripteurs aux sages-femmes pour les cas non complexes pourrait également faciliter l'accès à ce traitement lorsqu'il est indiqué.

L'attention portée à la dimension professionnelle de la ménopause constitue sans doute l'aspect le plus novateur de ce rapport. En proposant d'intégrer cette question dans les politiques d'entreprise, de former les manageurs et les RH, et même d'expérimenter un congé ménopause, le rapport ouvre la voie à une meilleure conciliation entre symptômes de la ménopause et exigences professionnelles.

Pour les millions de femmes concernées, ce rapport représente une reconnaissance longtemps attendue de leurs difficultés et de leurs besoins. Les recommandations pratiques qu'il contient – s'informer, consulter sans attendre, explorer les options thérapeutiques, adapter son mode de vie – constituent des pistes concrètes pour traverser cette période avec plus de sérénité.

Comme le souligne Stéphanie Rist, "ces propositions sont pragmatiques, chiffrées, applicables" d'ici à deux ans. Leur mise en œuvre effective dépendra de la volonté politique, de l'implication des professionnels de santé et de l'évolution des mentalités dans la société. Mais d'ores et déjà, ce rapport marque une étape importante dans la reconnaissance de la ménopause comme un enjeu collectif qui mérite toute notre attention.

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